La tenue de Bayonne
La tenue "officielle"des Fetes de Bayonne
La tenue des Fetes de Bayonne est "pantalon et chemise blanche" et "pañuelo (foulard) et "cinta" (ceinture) rouges".
Ceci n'a pas toujours été le cas. Des années 70 (au moins) jusqu'aux années 90, comme on le voit sur l'Affiche des Fetes de 1992, on gardait la même veste de "bleu de travail". Il fallait qu'elle soit bien sale, question de montrer qu'on avait fait les 5 jours. Les rues faisaient penser à "une pissotière géante" (dixit "un article de l'Express").
L'Office du tourisme, face à cet article désastreux paru dans l'Express, a voulu redorer l'image des Fetes de Bayonne. Pour se faire, on a imité Pampelune. On a lancé le tenue "officielle".
De plus en plus de gens d'Ipparalde se rendaient aux "San Fermines" en blanc et rouge. L'ambiance n'y avait rien à voir avec Bayonne : chaleureuse, gargantuesque, "mixture des origines" et "des générations". Alors, les Officiels se sont dit qu'il y avait quelquechose à faire.
La tenue des Fetes de Bayonne sera dès lors : le Blanc intégral et le foulard rouge ! Cinta rouge pour les coquets.
En 1993 donc, sur une vidéo des Fetes de Bayonne, on voit clairement qu'on en était pas encore à la jolie "chemisette blanche" que l'on porte aujourd'hui avec fierté. Mais les Bayonnais avaient remisé le "bleu de travail" pour le "t-shirt". C'était un progrés. Le "Jean bleu" était encore de mise.
Seuls les Officiels et les musiciens de rue portaient "l'uniforme". Il aura fallu attendre l'an 2000 pour qu'on s'y mette tous !
Cette évolution a, à mon sens, radicalement changé la considération que tout un chacun a pour son prochain. Avant, il s'agissait d'être le plus pourri possible ! On agressait l'autre à coup d'oeuf ou de farine. De toute façon, il était sale et mal mis. Il faut dire que dans les années 80, l'aprés-midi, il y avait "Tout ce qui flotte" qui montrait l'exemple : chaque Asso faisait un radeau à thème. Préparé en urgence, il ne flottait pas toujours. Je me demande si ce ne sont pas oeufs...Euhh....eux, qui les premiers nous envoyèrent de tout et de n'importe quoi à travers la figure ! Et ce comportement s'est vite généralisé. Pas une soirée sans farine et jet d'oeuf !
Aujourd'hui, les gens sont plus entassés mais plus respectueux de la présence "des autres". Une preuve que la surpopulation n'est pas synonyme de violence !
Aujourd'hui, la Fête n'est plus laissée aux désidératas des Penas : trop d'amateurisme et de dérives sans doute. Mouais... Aujourd'hui, on appelle des professionnels. Aujourd'hui c'est un poil "guindé". Aujourd'hui, on ne remet jamais deux fois la même tenue : SACRILEGE !MAIS le Bayonnais décide de ce qui lui convient avec le temps. Il n'adhère pas aux effets de mode.
Il y va ttuku-ttuku. Par exemple, je ne connais pas de Bayonnais faisant partie de Pena
et qui se rende au Paquito géant (sauf ceux du Basoko). Très peu de Bayonnais se sont rendus au lever du Roi Léon durant les premières années. Quand à la journée du Jeudi, il nous aura fallu 10 ans avant qu'on s'y retrouve à des milliers. Encore aujourd'hui, plusieurs Penas de Bayonne sont rebelles aux couleurs imposées. Leur foulard est bleu ! Parmi elles : le Cacao Club, Haiz'Egoa et Txuri Urdin !!
La tenue "uniformisée" et "propre" a gomme les différences. Cette innovation a été un changement "gigantissime". Le Docteur se retrouve aux côtés du chômeur de longue durée sans que cela se voit. "Le militant basque" côtoie "le bourgeois des Arènes" et "Le bonheur est dans le pré".
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